S’agissant d’abord de la nécessité de corriger l’écart croissant qui distingue négativement, et depuis de trop nombreuses années, les salaires octroyés aux professeur.e.s de l’Université Laval par rapport à ceux octroyés aux collègues de grandes universités comparables, les données suivantes permettent de mettre en évidence cet écart en comparant nos salaires et en les situant par rapport à ceux des collègues d’autres universités [1].
Ce retard nous semble proprement injustifiable, d’autant plus lorsqu’on le situe dans un contexte où la masse salariale des dirigeant.e.s de l’Université Laval a cru de 96 % entre 2008 et 2019 [2] (contrairement à 37 % pour la masse salariale des professeur.e.s pour la même période).
Le premier graphique montre l’évolution du salaire moyen des professeur.e.s de l’UL en comparaison avec les deux université québécoises membres de l’U15, McGill University et l’Université de Montréal, et par rapport au salaire moyen dans les universités membres de l’U15.
Ce deuxième graphique montre l’évolution du salaire moyen des professeur.e.s permanent.e.s (agrégé.e.s et titulaires) dans les universités membres du U15.
En 2019-2020, le salaire moyen des professeurs permanent était de 132 274 $ à l'UL alors qu'il était de 140 212 $ à l'UdeM (sans intégrer Polytechnique et HEC; 141 555 $ avec ces établissements) et plus généralement de 166 196 $ en moyenne dans les universités du U15.
S’agissant, en deuxième lieu, de nos demandes liées à l’inflation : il nous semble aller de soi que, en contexte de forte inflation comme celui que nous connaissons depuis plusieurs mois, la protection de la valeur de nos salaires en fonction du coût de la vie est une condition plus que raisonnable.
En conséquence, suivant les recommandations du Comité d’appui à la négociation sur la rémunération globale [3], les demandes salariales que nous avons déposées sont les suivantes :
Dès l’échéance de la convention actuelle, en date du 1er décembre 2022 :
À compter du 1er juin 2023 et pour les années subséquentes de la convention :
[1] Les données présentées dans les deux premiers graphiques sont celles produites par Statistiques Canada dans le tableau : 37-10-0108-01 (anciennement CANSIM 477-0123). Voir https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3710010801
[2] Cette période est celle couverte par les données disponibles dans le Système d’information financière des universités (SIFU), une base de données à laquelle le SPUL a accès via la FQPPU. Ces données sont celles que fournissent les universités au gouvernement du Québec.
[3] Le SPUL remercie les membres du Comité d'appui à la négociation sur la rémunération globale pour leur précieux travail : Arnaud Anciaux (Département d’information et de communication), Claire Bilodeau (École d'actuariat), Stéphane Chrétien (Département de finance, assurance et immobilier), Maurice Gosselin (École de comptabilité) et Gabriel Power (Département de finance, assurance et immobilier).
Ce premier graphique, préparé à partir des données produites par Statistiques Canada, présente les écarts, en pourcentage, entre le salaire moyen des professeurs permanents (sans fonction de direction supérieure) à l’Université Laval par rapport à celui des professeurs des autres universités québécoises.
Le deuxième graphique compare plus spécifiquement le salaire moyen des professeur.e.s de l’UL, par rang, avec celui des professeur.e.s des deux autres universités québécoises membres du Regroupement des universités de recherche du Canada (U15), McGill University et l’Université de Montréal, et avec la moyenne des salaires des professeur.e.s des universités membres du U15. Lorsque l’on agrège l’ensemble des rangs, on constate un retard de 8,14% par rapport à l’UdM, de 10,96% par rapport à McGill, et de 24,10% par rapport aux universités du U15.
Enfin, lorsque l’on tient compte du coût de la vie dans chacune des villes où sont situées les universités du U15, le salaire moyen des professeur.e.s de l’UL demeure considérablement plus faible, comme l’indique le graphique suivant, qui compare le salaire moyen des professeur.e.s permanents (agrégés et titulaires) en 2019/2020 dans les universités du U15 [1]. On constate par exemple qu’à Dalhousie University, le salaire était 10,94% plus élevé qu’à l’UL, après prise en compte des différences dans le coût de la vie entre Halifax et le Québec.
Avec l’aide de collègues de notre comité d’appui sur la rémunération, formé de professeur.e.s de l’École de comptabilité, du Département de finance, assurance et immobilier et de l’École d’actuariat, nous avons examiné les résultats des états financiers produits par l’Université et audités par une firme comptable externe indépendante. Voici les chiffres pour les dernières années :