Affirmer et protéger le principe de la direction collégiale de l’Université Laval
Depuis aussi loin que la fondation de l’Université d’Humboldt, au début du 19ème siècle, l’idée que la direction des universités doit être caractérisée par le principe de collégialité, en vertu duquel ce sont les membres de la communauté universitaire – et au premier chef, les professeur.e.s – qui doivent déterminer les grandes orientations des universités, fait largement consensus dans le milieu universitaire.
Malheureusement, au cours des dernières années, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer une transformation vers un fonctionnement plus vertical des structures de direction et de décision des universités québécoises et canadiennes, dont l’Université Laval. Cette verticalisation est notamment caractérisée par une concentration des pouvoirs décisionnels au sein de certaines instances de la direction (comme les comités exécutifs ou les conseils d’administration) et un affaiblissement conséquent de la capacité des communautés universitaires de déterminer les grandes orientations de ces mêmes universités.
Cette transformation, il va de soi, est incompatible avec le principe de direction collégiale des universités et nous prive donc collectivement des nombreux avantages qui y sont rattachés pour assurer la réalisation de la mission d’intérêt public des universités au bénéfice de l’ensemble de la population du Québec; pensons aux obligations de reddition de compte des instances envers les membres de la communauté universitaire et à la transparence dans la prise de décision, principes qui assurent que l’Université est gouvernée en adéquation avec les intérêts liés à la réalisation de sa mission de développement et de transmission de connaissances. L’un des objectifs que nous poursuivions, dans le cadre des négociations, était donc de trouver des manières d’intégrer des balises concrètes, au sein de notre convention collective, permettant d’assurer que la direction de l’Université Laval soit mue par une véritable collégialité et non une collégialité d’apparat.
Considérant l’importance de cet enjeu pour le devenir de l’Université Laval et le rôle des professeur-es dans la détermination de ses orientations, nous sommes très heureux d’avoir été en mesure d’avoir pu enchâsser les principes suivants dans notre convention collective :
Nous sommes très fiers de ces importantes avancées qui permettront, au cours des prochains mois et des prochaines années, de poursuivre le travail collectif pour assurer, à travers la modification des règles et pratiques à l’Université Laval, un renforcement du rôle des professeur.e.s et des membres de la communauté de l’Université Laval dans la détermination des grandes orientations de l’Université et du choix de ses dirigeant.e.s.